Départ de Paris le 08 octobre 2006 pour Chengdu via Amsterdam.

Nous resterons dans la capitale du Sichuan quelques jours avant de nous envoler vers Lhassa, capitale de la région autonome du Tibet.

Après quelques jours à Lhassa et ses environs pour nous habituer à l'altitude, nous partirons pour un périple d'une dizaine de jours en 4X4 pour découvrir les grands sites du Tibet (paysages montagneux, hauts plateaux, lacs, villages, monastères) et atteindre finalement le camp de base de l'Everest à 5220 mètres d'altitude ! Sur le chemin du retour vers Lhassa, nous prendrons la route nord jusqu'au grand lac sacré Namtso.

C'est avec un grand plaisir que nous partagerons ce voyage en votre compagnie !

" Les plus beaux rêves se font les yeux grands ouverts"

Alice Vazeille

Ce matin, reprenons un vol Air China pour Chengdu. -1 degre au depart, 26 a l'arrivee. Rejoignons notre guesthouse preferee d'ou nous nous sommes fais tirer le portrait (fatigues). Apres-midi glandouille, repos bien merite.

Comme de coutume, notre petit mot de la fin :

Cela fait plus de 50 ans que le gouvernement chinois a commence sa campagne de nationalisation et son genocide cuturel au Tibet. Tout ce qui est tibetain est sinise : comme par exemple le fait d'attribuer un nom chinois a chaque tibetain ou encore changer le nom des rues en chinois, interdire aux enfants de porter des vetements tibetains et de manger tibetain a l'ecole, parler uniquement chinois dans le secondaire... sans parler des atteintes aux droits de l'homme et de la femme, la torture etant encore pratiquee aujourd'hui et les executions monnaie courante (le prix de la balle etant facture a la famille)... et la liste est loin d'etre exhaustive.

Esperons qu'un jour le Tibet retrouvera son statut d'independance au plus vite (les negociations sont toujours en cours) car les degats sont deja irreversibles. A l'allure ou va la colonisation, les tibetains aurons tres vite fait de perdre toute identite culturelle et ce n'est pas les milliers de pelerins bouddhistes se rendant chaque jour dans les monasteres qui changeront le cours des evenements.

Toutefois, il est bien plus facile de detruire les centres historiques, les villages et les traces du passe que de detruire les mentalites.

Mais le Tibet restera (et pour longtemps, nous l'esperons) une destination magique ou l'emerveillement est permanent. Un peuple charmant, reserve mais tres accueillant, des paysages himalayens eblouissants, des monasteres fastueux...

Quant a la partie "chinoise" de notre periple, Chengdu s'est revelee etre une ville fort agreable avec ses superbes parcs et jardins. Les gens sont joyeux, avenants,  toujours prets a rendre service malgre la barriere de la langue, cassant ainsi tous les a prioris que nous pouvions avoir sur les chinois.

N.B : apres une trentaine d'heures passees sur internet, nous maitrisons (parfaitement !...) Windows en chinois et ses pictogrammes remplacant chaque expression telle que : "envoyer vers", "mes photos".... un pur bonheur ! Un vrai casse- tete (chinois !).

A bientot sur un nouveau blog. Destination : le Laos et le Cambodge que nous decouvrirons des le 21 janvier durant 5 semaines.

Sergio et Seb

Ce matin, faisons la tournee des supermarches chinois pour faire quelques emplettes. Voici par exemple ce que l'on peut trouver au rayon traiteur : pattes, tetes et cretes de volaille en sauce, groins et colons de porc farcis, oeufs de 100 ans (noirs et pourris)... de veritables mets de choix pour les chinois...Passons maintenant au rayon pharmacie : serpents, chauve-souris, hippocampes, etoiles de mer, vers de toutes sortes, crapauds, et tout cela desseche... Et dire que tout ceci est sense leur donner la peche. Apres cette matinee eprouvante pour nos yeux et nos estomacs, decidons d'aller manger..............indien !!!

Dans l'apres-midi, nous assistons a une ceremonie impressionante au monastere de Sera avec plus de 700 moines.

Notre periple tibetain s'acheve helas demain matin par notre envol pour Chengdu... snif...

Aujourd'hui journee detente et shopping en flanant dans le vieux quartier.

Depart pour le lac Namtso en empruntant la route nord. 170 KM de piste (dont 150 enneiges) ou nous ne croisons que 3 camions et 2 voitures. Absolument genial ! Deux cols a franchir dont un a 5368m (record battu !). Nomades, troupeaux de yaks, rivieres gelees, de la neige a perte de vue. Nous sommes dans le Tibet tel que la plupart des gens se le represente.

Nous n'aurons helas pas la possibilite d'atteindre le lac Namtso, le col etant ferme du au conditions climatiques. Ici, dans cette region du Tibet, l'enneigement commence au-dessous de 4000 m. C'est donc avec un jour d'avance que nous rejoignons Lhassa et que nous croisons des pelerins qui se prosternent sur le bord de la route, s'allongent a plat ventre, se relevent, marchent 10 metres et ainsi de suite. Il s'avere que ces gens venaient de l'est du Tibet et avaient deja parcouru plus de 1500 KM, leur but ultime etant d'atteindre le fameux Jokhang a Lhassa. Incroyable jusqu'ou la foi peut mener.

Grasse mat' jusqu'a 8H15 !... Sautons dans un taxi pour le monastere de Tashilumpo. Visite en compagnie d'un flot de pelerins jusque la inegale. Encore un somptueux edifice. Nous sommes desormais impregnes de la culture tibetaine tout comme nos vetements de l'odeur de beurre rance. Apres 2 heures de visite, nous ferons une petite pause dans la rue. Et sitot assis, deux femmes vetues de leurs tenues traditionnelles nous offrent genereusement une poignee de graines et du fromage de yak desseche a grignoter. Puis vient le tour de quatre jeunes gaillards intrigues par la lecture de notre "Routard". Ni une ni deux, ils viennent s'installer a nos cotes et commencent a feuilleter le guide, essayant de dechiffrer ses caracteres inconnus...! Echange tres simple se limitant a des sourires et des regards interrogateurs plein de curiosite. Des rencontres comme on les aime.

Entreprenons ensuite l'ascension de la "Kora" (chemin de pelerinage encerclant tout monastere) bordee de centaines de moulins a priere. Arrivons ensuite au tres authentique marche avec ses nombreux etals de viande ou tout morceau est vendu y compris les tetes des betes ! Une chouette balade.

 Apres une nuit epouvantable (toujours ces putains d'insomnies dues a l'altitude !), et par seulement 1 degre dans la chambre, commencons a 7h30 notre trek, il fait encore nuit et -8 degres, ca reveille ! Nous sommes seuls au monde. 150m de denivele. Au fur et a mesure que nous avancons et que le jour se leve, l'Everest (8848 m) apparait, majestueux, grandiose, et c'est au bout de deux heures que nous arriverons au pied du plus haut sommet du monde. Nous sommes au premier camp de base de l'Everest a 5200 m d'altitude. Pas un nuage. Nous voici recompenses de notre dure marche. A cet instant nous realisons la chance que nous avons. (Une petite pensee de Seb pour la personne qui a reve une nuit qu'elle arrivait sur le toit du monde, je lui dedie cette journee, elle se reconnaitra...). Une heure apres avoir savoure la beaute et la quietude de cet endroit, nous redescendons dans une charette rustique tiree par un petit canasson joliment pare.

Dans cette region du Tibet, et cela peut paraitre tres curieux malgre la presence des plus hauts sommets du monde, la neige n'apparait qu'aux environs de 6000m voire 6500m (du moins a cette epoque).

Reprenons la route pour Shigatse en franchissant deux cols a 5300m avec en prime une crevaison a 5110m, s'il vous plait !

Reveil tres frais. Lhassa c'etait les caraibes, ici c'est le pole nord avec ses temperatures negatives. Cette nuit, luxe supreme, notre lit etait garni d'une couverture chauffante. Malgre cela, la nuit n'aura pas ete benefique car a 4300m , les insomnies resurgissent.

Au saut du lit et equipes comme pour une expedition au pole, nous visitons le tres vieux monastere de Sakya ou chance inouie, les moines tout de jaune vetus sont en pleine meditation. Genial ! Le monastere ainsi que le village environnant different des autres lieux par leurs couleurs gris anthracite, et leurs rayures verticales rouges et blanches. Nous avons eu la desagreable surprise, a 9 h du matin, d'entendre durant 5 bonnes minutes l'hymne chinois diffuse a fond les gamelles dans tout le village. Affligeant !

Le reste de la journee sera celui de tous les records. Commencons par franchir un col a 5340 m puis entamons 100 KM de piste ou nous franchirons, apres une succession de lacets incroyables ( vertige assure!) le col de Qomolangma a 5300 m. Et la, en arrivant la haut, surgissent devant nos yeux 3 des 5 plus hauts sommets du monde dont l'Everest qui reste cache par un vilain nuage. Nous sommes tout simplement face au toit du monde sous un soleil eclatant. Un pur moment de bonheur !

Nous poursuivons jusqu'a notre destination finale : le village de Rongbuk a 5060 m ou nous decouvrons le plus haut monastere du monde, tout petit, tout croquignolet ! La vue sur l'Everest est completement  bouchee a cette heure-ci. Il neige faiblement, et c'est dans cet endroit que nous passerons la nuit qui sera surement la plus haute de notre vie. la guesthouse est completement pourrie, sortons nos sacs de couchage que nous recouvrons de 4 epaisseurs : la nuit sera glaciale d'autant que le vent s'engouffre par les fenetres. Le seul endroit chauffe est le petit "resto refuge" avec ses banquettes de camion ou tout le monde se rechauffe autour du poele a bois.

Debutons la journee sous un soleil eclatant mais par une temperature glaciale. Entamons l'ascension du fort de Gyantse. Escalade tres eprouvante uniquement en marches, de 4000 a 4200 m. Mais quel bonheur une fois arrives au sommet, un panorama grandiose, une vue vertigineuse sur la vieille ville et le monastere de Pelkor Chode. Fantastique ! La descente sera terrible car tres raide, limite descente sur le cul apres avoir ete tetanises par le vide et la peur de la chute.

Traversons les ruelles de l'ancien village ou le temps semble s'etre arrete. Une veritable etable en plein air, des scenes de rue pitoresques au milieu des maisons rustiques couvertes de galettes de bouse sechee servant de combustible. Arrivons au Pelkor Chode. La piece maitresse se revelera etre le Kumbum, de forme circulaire compose  de 6 etages renfermant 108 chapelles habitees par les statues representant les divinites, ainsi que 10000 bouddhas d'ou l'interet que lui porte les pelerins. Un ensemble magnifique !

Apres la pause dejeuner, reprenons la route et arrivons sur un accident mettant en cause deux mini-tracteurs. Il faudra peu de temps pour extirper le pauvre homme coince sous son tracteur. Il sera porte sans aucune precaution et embarque dans la premiere voiture qui passe. A defaut de Samu, c'est le systeme D qui prime.

Apres avoir franchi un dernier col a 4700 m, nous arriverons sans encombres a Sakya.

Longue journee de route traversant de magnifiques paysages en commencant par la montee du col de Kamba La a 4990 m pour admirer le fantastique lac Yamdrok d'un bleu turquoise irreel sur fond de tres hauts sommets enneiges (plus de 7000 m). Si la vue est a couper le souffle, le notre n'est guere brillant. Il faut dire que nous avons depasse en altitude la cime du Mont Blanc. A peine redescendu, traversons des gorges au fond desquelles coule un veritable torrent, avant de s'engager sur la piste. Nous ne ferons pas le remake de " Tintin au Tibet " mais plutot " Tintin, objectif lune " : paysages desertiques de dunes de sable, de zones rocailleuses, de petites colines arides sous un soleil de plomb avec parfois des vents de sable. Surprenant !

Arrivee a Gyantse sous la lumiere magique d'un coucher de soleil. Quelle splendide journee, seule petite precision : nous ne savions pas que la mouche Tse-tse sevissait au Tibet car visiblement, soit notre chauffeur est atteint de narcolepsie, soit il s'est bel et bien fait pique. Quant a notre guide, il est completement HS et a du aller chez le toubib. Il aurait apparemment mange un plat de nouilles avariees. Quelle equipe !... Et quant a la musique dans la super Land Cruiser ( hyper confortable), on ne vous dit pas, de la varietoche pseudo moderne super rythmee qui tente de maintenir notre chauffeur eveille et qui nous entraine meme a aiguiser nos voix : " ching ching chang... ching ching chang ", ca balance dur a l'arriere !

Avons fait la connaissance de notre guide et de notre chauffeur tibetains qui nous ont dit n'avoir jamais mis les pieds en Chine... Tres cocasse.

Periple memorable de 4 H dont 2 H de bonne route, 1H15 de traversee en bac du Brahmapoutre (avec les locaux) en ayant eu la chance d'eviter les bancs de sable : notre barreur s'etant purement et simplement endormi. Mais le meilleur restait a venir, 8 KM de piste defoncee dans un camion bonde des memes locaux plus leurs marchandises, une route a se faire peter le coccys, pour enfin debarquer dans notre hotel rustique carrement situe dans l'enceinte du monastere de Samye.

Pause dejeuner, et ca y est, nous avons eu droit au fameux the au beurre de yak : immonde avec son gout rance et tres sale, aucun gout de the mais forte odeur de bouc...

Samye est un veritable oasis cerne de dunes de sable et de hautes montagnes desertiques. Nous sommes au fin fond de la cambrousse, quel contraste apres une semaine passee en ville. Nombreux dzos (croisement entre un yak et une vache) aux travaux de labour dans les champs. Grande enceinte circulaire occupant les 3/4 du village, dans laquelle se trouve un splendide temple entoure de 4 immenses stupas tous de couleurs differentes. Nous escaladerons une colline d'ou la vue sur l'oasis et les montagnes environantes est a couper le souffle (la montee aussi !)

A notre retour a la guesthouse, une immense thermos d'au moins 4 litres de the au beurre de yak nous attendait a notre porte. Quelle delicate attention !...

Ce soir au resto, nous entendons au dessus de nos tetes les rats qui se battent et qui poussent des cris stridents, en esperant qu'ils restent la haut... Quant a nos voisins de table, c'est le festival entre les rots, les raclures de gorge interminables et les crachats : bon appetit !...

Continuons notre "pelerinage" par la visite du plus grand ensemble monastique du Tibet : Drepung. Nous assisterons a un office rassemblant plus de 500 moines au coeur d'un immense temple de 2000 m carres. Purement spectaculaire, chaque moine chantant ou lisant a haute voix un mantra ( livre de prieres ) creant ainsi une ambiance absolument ensorcelante. Nous en profiterons pour faire un saut dans les gigantesques cuisines moyenageuses : tambouille au feu de bois dans des chaudrons demesures et autres ustensiles geants. 2H30 de balade inoubliable en compagnie de nombreux pelerins (en etat de crasse absolue !) avec qui nous avons eu d"excellents contacts virant meme a la franche rigolade.

Entamons ensuite l'ascension du fameux Potala qui s'eleve a 300m. C'etait la residence des dalai-lamas ainsi que le siege du gouvernement tibetain ( actuellement exile en Inde). Une veritable forteresse renfermant des joyaux inestimables. Des tonnes d'or et de pierres precieuses ornent les differents tombeaux des dalai-lamas. Mantras, statues et fresques murales d'epoque en font un veritable tresor. Aujourd'hui le Potala reste avant tout un "musee" plutot qu'un lieu a vocation religieuse en activite.

A 1H15 de route de Lhassa, journee consacree a la visite du monastere de Ganden qui jouit d'une situation spectaculaire dans un vaste amphitheatre naturel a 4300 metres d'altitude. Un ensemble de plusieurs temples et de monasteres splendides etages sur plusieurs niveaux. Il faut etre deja acclimate pour gravir les differents sentiers, escaliers et echelles, surtout sous un soleil de plomb. Quelle merveille ! Nous deambulerons 4 heures au milieu des moines, assisterons a plusieurs ceremonies, au son des prieres et des tradionnels instruments tibetains, qui se deroulent aussi bien dans les grands temples principaux que dans de minuscules cellules a peine eclairees. Tout simplement envoutant. A l'interieur de tous les edifices, regne une odeur tres forte de beurre rance. Nous suiverons les pelerins dans leurs parcours jonches de rituels.

Dans cet endroit la ferveur est toujours aussi intacte malgre qu'en mai 1996, les chinois ordonnerent la destruction de toutes les photos du dalai-lama. Les moines s'y opposerent, deux d'entre-eux furent froidement assassines, quant aux autres blesses, ils furent jetes en prison ou durent se soumettre a des cours intensifs de "reeducation patriotique".

Du point le plus haut du monastere ou flotte une multitude de drapeaux de priere, on peut apercevoir les sommets enneiges culminants a plus de 7000m ainsi que la vallee Kyichu en contrebas ou coule une riviere de couleur vert emeraude. Un pur emerveillement.

De retour a Lhassa et apres la - desormais quotidienne - pause momos, repartons a la decouverte du vieux quartier : son temple de Ramoche moins touristique que le Jokhang mais tout aussi interessant, ses maisons de the ou a l'inverse de Chengdu, le choix se limite a du the au beurre de yak dont les tibetains rafolent. Nous repoussons une fois de plus le moment fatidique de sa degustation car rien qu'a son odeur, nous sommes au bord de la nausee, mais il arrivera un moment ou nous n'y echapperons certainement pas...

Reveil aux aurores pour decouvrir le pitoresque quartier tibetain du Barkhor. Une gigantesque procession de pelerins vetus de leurs tenues traditionnelles , moulins de prieres a la main, tournent autour du temple le plus ancien et le plus sacre du Tibet : le Jokhang. L'equivalent de la Mecque pour les musulmans, tout bouddhiste tibetain se doit, au moins une fois dans sa vie, de faire un pelerinage dans ce haut lieu spirituel pour approcher au centre du Jokhang la statue Jowo ( Bouddha). Ceci leur assurera une reincarnation dans un etat superieur. Il y regne une ferveur et une atmosphere tres puissantes. Des gens qui viennent de tres loin, suivant epuises par leur periple, patientent des heures en file indienne afin d'entrer dans chaque petite chapelle et venerer ainsi differentes divinites qui s'y trouvent avant d'atteindre leur but ultime : Jowo. Ambiance tres etrange et tres mystique accentuee par les nombreuses bougies au beurre de yak et les sons envoutants de tambours et de clochettes. Poutres en bois d'epoque ( annee 650), sol en grosses pierres usees par le temps et rendu tres glissant car couvert du beurre que chaque pelerin apporte en offrande aux divinites. Nous avons le sentiment de nous trouver au coeur de la spiritualite tibetaine. A l'entree du temple, des centaines de devots se prosternent selon un rituel immuable : position debout, a genou, a plat ventre, a genou, debut... et ce des centaines de fois de suite.

Continuons par la decouverte du quartier musulman s'organisant autour de la mosquee. Puis traversee du tres authentique marche de Tromsikang avec notamment ses etals de viande et de beurre de yak. Pause dejeuner avec degustation de momos (raviolis vapeur) et de boulettes de Tsampa (orge grillee). Cloturons cette riche journee de visite par une balade en cyclo-pousse vers le Norbulingka (ancienne residence d'ete des dalai-lamas) en passant devant le majestueux Potala.

Les tibetains sont d'une extreme gentillesse et le soleil tres tres violent nous donne leur couperose.

Arrivee matinale au Tibet apres deux heures de vol et deux controles de nos permis. 8 degres seuleument a 10h00. A peine sortis de l'avion, le manque d'oxygene se fait cruellement ressentir : essouflement, sensation de plane. Gerons chaque mouvement car le moindre effort se paye cherement !

Apres une heure de route, decouvrons enfin Lhassa ou nous logerons au "Yak Hotel", chambres richement decorees, en plein coeur du vieux quartier tibetain avec vue imprenable sur le fameux Potala dont voici un premier apercu. Mais aujourd'hui pas de visite : journee de repos complet d'acclimatation a l'altitude, ce qui est tres fortement conseille.

Au menu ce soir, steak de yak (delicieusement tendre ), migraines et insomnies ( vive les hauteurs !)

Lever matinal pour la base de protection et de reproduction des pandas geants, espece en voie de disparition. 40 specimens sont ici regroupes. D'adorables gros nounours nonchalants, completement patauds, qui passent 16 heures par jour a ingurgiter leur ration quotidienne de 20 kg de bambou. Les naissances ayant lieu en aout et debut septembre, nous avons pu voir 4 bebes pandas en couveuse, ils ne sont pas plus gros qu'une pomme a leur naissance, difficile a croire quand on voit la taille imposante des parents. Nous avons egalement vu des pandas roux, bien plus petits, ressemblant plutot a des ratons laveurs. Une vraie chance que de pouvoir approcher ces adorables betes si rares.

Continuation par la visite du magnifique temple de Wenshu ou vivent de nombreux moines boudhistes de l'ecole Zen. De multiples pavillons aux couleurs rouge et noir. Superbe maison de thes au milieu des pagodes ou regne une agitation insensee.

Nous avons assiste ce soir a un opera sichuanais. Spectacle haut en couleur combinant plusieurs tableaux : ombres chinoises, marionettes, acrobaties, superbes ballets sur fond de musique chinoise extraordinaire. Un tres bon moment.

Apres avoir recupere nos billets d'avion pour Lhassa et nos permis pour le Tibet, notre journee sera consacree a la visite des nombreux jardins et temples de la ville. De veritables havres de paix et de fraicheur ou les gens se retrouvent dans les maisons de thes (une veritable institution populaire particulierement renomee a Chengdu) pour y jouer au majhong et deguster des varietes incroyables de thes. Magnifiques pagodes, jardins de bonzais, canaux, temples taoistes en activite. Tout ici aspire a la zenitude. Des masseurs et autres nettoyeurs d'oreilles nous proposaient leurs services pendant que nous degustions divers thes. Les touristes se font rares. Les chinois sont tres avenants, souriants et tres courtois. Mais le probleme majeur reste la langue, car ici l'expression " C'est du chinois " prend tout son sens. Ils ne parlent pas anglais et notre ecriture est aussi pour eux " du chinois " ! Restent donc les pictogrammes et fort heureusement notre guide de conversation en mandarin nous sauve la mise.

Des ce soir nous avons fait une experience culinaire exceptionnelle en goutant le fameux Huoguo, traduisez litteralement " la marmite pourrie de la grosse mere " ! Recette : cochez les ingredients souhaites sur une fiche en chinois et plongez-les dans un bouillon explosif compose de poivre du Sichuan, de piments et de gingembre et tentez de les recuperer a la baguette afin de les deguster. La quasi totalite des mets est difficilement identifiable (meme non cuits) et sont d'un consistance et d'une texture absolument inconnues a part peut-etre les coeurs de poulet. Les boulettes gluantes qui ont carrement tendance a sauter de vos baguettes pour finir sur votre jean ou parterre ainsi que les tetes de poissons verdatres, nous ont fait vivre " Fear factor " et " Koh Lanta " a la fois. Heureusement qu'une assiette de gras de boeuf (?) est venue a notre rescousse. L'impression fut neanmoims bonne et surtout quelle ambiance dans ce resto -bonde de locaux- qui visiblement n'a jamais recu d'europeens : le patron a tenu a venir trinquer avec nous, quant a un des serveurs, il a commence a entonner " la Marseillaise " la main sur le coeur. Du vrai delire ! Difficile de garder son serieux ! Nous avons pour la premiere fois parle quelques mots de mandarin (avec succes) force oblige. Une soiree vraiment inoubliable !